La soif du monde
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LA SOIF DU MONDE Poème de Théa-Marie ROBERT - Mars 2010
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A genoux sur le sol brûlé, je prie l’éther, l’eau, l’air, la terre, Tout Ce Qui en moi Est de l’être, la lumière de me combler de leurs bienfaits Je prie pour mon humanité, pour les espaces désenchantés de ma cosmicité, Je prie les sources de clarté pour la goutte d’eau vive et douce qui apaisera le feu de ma bouche Se dessèche la terre ici, là-bas, elle s’inonde de pluies Le choeur des sables du désert hurle aux nuages indifférents sa soif d’ombre et de déluges Calciné, l’arbre gémit, il pleure ses feuillages en cendres réduits sous le feu nucléaire, Le coeur de l’homme déchiré, appauvri de valeurs spirituelles, ne bat qu’au rythme des richesses matérielles accumulées Pourquoi grandir pour consommer jusqu’à la lie, jusqu’à la mie de la cruche et du pain, la dernière goutte, le dernier grain Ruissellent les larmes de l’enfance Ruissellent les larmes des femmes assoiffées de sagesse, de liberté, de dignité Jamais terre n’a vu trembler tant de réfugiés, d’oubliés Le bédouin, le touareg, l’indien, le nomade et le pèlerin découvrent leurs puits millénaires asséchés, Du nord au sud, l’humanité a soif, Les continents, vastes vaisseaux à la dérive des océans, se submergent, s’effritent, s’entrechoquent, s’essoufflent Les monts, les puits, les mers, les vents, transportent en leurs seins de la vie, les promesses et grains en gouttes d’éternité et en cristaux de paix Par milliards jusqu’au tréfonds de nos consciences ils invitent nos intelligences, nos visions et nos espérances aux festins et tables garnies des dons de la terre-mère bénie, à l’oeuvre éclairée de l’esprit pour l’espèce humaine toute entière J’ai soif d’offrir à tout mon être l’énergie pure, au diamant de ma vie, les facettes transparentes de ses insondables mystères De vasque en vasque, je chante lumineuse, généreuse, comme la goutte d’eau aux rebonds des torrents sous l’éclat du soleil, comme l’eau qu’aucune fontaine ne peut retenir, comme une source que rien ne vient tarir Je suis liberté ! Je suis joie ! Je suis féminité ! Je délivre le contenu du contenant l’enfant de ma matrice J’ouvre son droit à l’existence, à l’espérance Mon frère, je suis ta quête non avouée quand tu te voues à la conquête Je suis l’univers et l’épouse de l’univers Je suis la source et le puits d’où jaillit la source Je suis la vallée et le torrent qui l’a creusée Je suis la plaine et le fleuve nourricier Je suis la mer et la vague qui renouvelle les traces sur le sable Je suis ce que tu es et l’amie de ce que tu es… Viens ! Mesure le souffle de mon âme… Pourquoi ? Pourquoi détourner mes richesses à des fins incertaines ? Ecoute la source féminine... L’eau vivante est le matrimoine de la terre Primordiale est la joie de l’enfant ! Essentielle est la vie ! Mon frère, Remplis-toi de l’amour qui attend pour créer et donner… Aucun être sur terre ne doit plus accepter d’être le condamné au mépris, à la faim, l’humiliation, la crainte, l’injustice, la violence, la misère, la guerre Nous aspirons à vivre en harmonie, à créer tous ensemble un progrès équitable, Des atteintes à sa liberté, des corruptions, des oppressions, le citoyen du monde refuse d’être l’otage. Les peuples évolués nʼiront plus à la guerre pour payer de leur sang la gloriole éphémère de vainqueurs sanguinaires La conscience de l’humanité grandit avec la poussée des bourgeons sur les arbres, de l’herbe nouvelle sur la terre en dégel Le printemps de lumière sera florissant pour l’espoir La sève monte. La vague sera vertigineuse ! Oh! Liberté, Puise encore au soleil l’énergie de ton chant intérieur Disperse les superbes, chasse les arrogants, juge les dictateurs Le vieux monde des patriarches manipulant les foules agonise il s’éteint, et s’illuminent d’espoir les milliards de pupilles d’êtres humains Je chante pour tous la soif d’aimer la cri d’amour et de tendresse je chante la soif de boire à la coupe remplie où l’onde et la lumière s’unissent dans la sérénité de l’instant présent qui construit en douceur l’avenir